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Un justicier dans la ville 1 & 2

15 Juin 2014 , Rédigé par Thierry

Un justicier dans la ville 1 & 2

Un Justicier dans la ville :
Une femme est battue à mort par trois caïds, qui violent sa fille sous ses yeux. Traumatisée, cette dernière se réfugie dans le silence. Paul Kersey, désormais veuf et père d'une autiste, décide de se venger de ses propres mains, le travail de la police s'avérant inefficace…
Un Justicier dans la ville 2 :
Même scénario que le 1, avec cette fois-ci un groupe de six caïds de LA commettant deux viols et deux meurtres, dont la fille de Paul Kersey, qui était sur la voie de la guérison. Il n'en fallait pas plus (ndlr : c'est déjà pas mal !) pour réveiller le Vigilante !


"Vous avez fait la Corée ? - Oui, j'y étais objecteur de conscience…"



Actualisation des western d'antan, auxquels il emprunte les yeux plissés de Son Altesse Sérénissime Charles Bronson, Un Justicier dans la ville prend le parti de transposer les duels fantasmés de l'ouest dans un univers urbain, déliquescent, reflet d'une civilisation moderne au bord du chaos. Les hors-la-loi deviennent des junkies, punks ou braqueurs, l'homme sans nom un vengeur en costume trois pièces. En réponse directe aux montées de violence de son époque, Michael Winner filme moins un appel au soulèvement qu'un avertissement cinglant, en montrant comment un homme ordinaire peut être amené, par rage puis par addiction, à devenir le plus implacable des tueurs. Du générique d'ouverture, successions de courtes saynètes d'une vie quotidienne, au plan final où Kersey confirme l'incurabilité de sa folie, la mise en scène nerveuse et fragile de Winner prend le risque de partager sa haine. Plus fort encore, le cinéaste parvient à ranger le public de son côté, et à lui faire craindre que la police ne progresse dans son enquête ! Pas de doute, cette œuvre mésestimée prête à réflexion. Comme nous allons le voir, ça n'est pas vraiment le cas des suites…



"Tu crois en Jésus ? - Oui monsieur… - C'est bien, tu vas pouvoir le rencontrer." BANG !




Produit par Menahem Golan et Yoran Globus, futurs ruinés de la Cannon, après le désintérêt de Dino de Laurentiis vis-à-vis du personnage, Un Justicier dans la ville 2 est une séquelle profondément ancrée dans les années 80. Surenchère de violence (oui, le DVD propose la version intégrale) et de sexe (les deux viols sont ignobles et montrés avec une complaisance presque inquiétante), cet épisode s'avère beaucoup plus mécanique que l'original, et aligne les exécutions avec la régularité d'une horloge. Fluide, sans bavure et soutenue ici par une copie propre, la mise en scène de Michael Winner ne cherche plus l'inconfort. Déjà conscient du potentiel de longévité de la franchise, le cinéaste préfère oublier les références westerniennes du premier opus et ancrer Kersey dans une imagerie purement comic book, chaque sortie du vigilante étant annoncée par une visite de la batcave (une chambre d'hôtel anonyme en ville) et un changement de costume (blouson et bonnet noirs, pour mieux se fondre dans la nuit). Même le dernier plan, où le " héros " projette son ombre sur les murs d'une ville rongée par le crime, trouve ses origines dans des cases de bande dessinée ! C'est en cela qu'il faut apprécier ou non cette première suite : comme dans nombre de séries comparables, la réaction sociale originelle a laissé place à de la pure exploitation, et le dégoût du public à une étrange admiration.

Image :
La qualité des copies DVD des deux premiers Death Wish souligne à elle seule le changement de ton qu'a subi la série en huit ans. Film profondément ancré dans les années 1970, Un Justicier dans la ville multipliait les couleurs sales, les contrastes percutants, les mouvements d'appareils abrupts et les coupes inconfortables. Respectés au-delà de toute espérance, les partis pris de Michael Winner ont été rigoureusement préservés par une copie en apparences brumeuse, poussiéreuse, mais qui n'est que le reflet intact de toute une époque.
La copie de Death Wish 2 ne trahit pas non plus les choix artistiques de cette suite, mais ceux-ci s'avèrent bien moins fructueux qu'en 1974. Modèle de film d'exploitation des années 1980 (image, mouvements de caméras et montage carrés au possible), le film cherche davantage l'esthétisme que l'inconfort. Les filtres sont nombreux, et la copie paraît ainsi beaucoup plus chaude et définie que celle de l'original. Après tout, que sont les eighties sinon la décennie des apparences ?
Son
Rien de bien excitant sous le soleil : les mixages stéréo paraissent fidèles aux films originaux, et l'on ne se plaindra absolument pas de ne pas trouver cette soupe 5.1 que certains éditeurs aiment trafiquer à partir de vieilles bandes sonores.


Interactivité :
Pas même une bande-annonce d'un des deux films ! On croit rêver. Pas de filmographie non plus. Hallucinant. Les films, rien que les films. Pour les amateurs de paradoxes et de sciences occultes, un mystère se cache derrière la présence de trois trailers : Bad Boys, Double Team et Espion et demi. Dès que vous avez résolu l'énigme, vous nous appelez, hein, parce que nous, on a toujours pas compris.

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