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Film: V

15 Juin 2014 , Rédigé par Thierry

Film: V

L'humanité découvre qu'elle n'est pas seule dans l'univers lorsque de gigantesques vaisseaux spatiaux envahissent le ciel du monde entier. Tout d'abord d'apparence pacifique, les visiteurs montrent un certain sens de l'autorité qui n'est pas accepté par tout le monde, en particulier la communauté scientifique, première cible du service d'ordre.

Devine qui vient dîner ce soir…

Beaucoup d'entre vous ont sûrement grandi en regardant le samedi après midi les diverses séries proposées par TF1 et M6. Mais celle qui nous faisait courir jusqu'au canapé lorsque l'on entendait le générique, c'était V. Il faut dire qu'à cette époque, pour goûter de la science fiction, il fallait être bilingue et avoir un oncle qui vous envoyait les cassettes de Star Trek Next Generation ou du Doctor Who directement d'Angleterre. On se prenait donc à rêver que l'on pourrait profiter des produits dérivés de la série et surtout que nos parents comprendraient peut-être ses qualités ; parce que nous, on avait déjà en V autre chose qu'un simple produit télévisuel de science fiction. Toujours aussi efficace dans son aspect action et explosion, V mérite que l'on redécouvre vraiment son ambition.


C'est la naissance de tout que nous propose désormais Warner Home Video en éditant ce qui est appelé outre atlantique : V The Original miniseries. A l'origine, il ne devait être composé que de deux épisodes de 1h30 environ. Kenneth Johnson y voyait le moyen de rendre hommage aux résistants de la seconde guerre mondiale tout en se permettant de faire la seule critique de l'ère Reagan à une heure de grande écoute (on ne sait pas encore si cela est volontaire ou non). Parce que la métaphore sur la montée du nazisme, le culte de la personnalité (un homme, c'est si sexy en uniforme) paraît peut-être aujourd'hui un peu désuète (la TV a depuis été plus explicite), on se dit que l'on a sûrement raté quelque chose.Ces "visiteurs" en costumes rouge et noir,aux visages figés, aux brushings impeccables et surtout au charisme efficace (et presque surnaturel)…Facile de faire l'analogie avec un autre succès télévisuel qui venait juste de toucher à sa fin : eh oui, Dallas n'est pas loin.Les extraterrestres de V représentent physiquement ces personnages peu crédibles qui s'entre-déchirent pour un peu de pouvoir en plus. D'une sexualité glaciale, seul le pouvoir devient le moteur de leurs actions. On est donc face à une acide critique du capitalisme à outrance (Reagan donc) qui régna durant les années 80. C'est pourquoi les résistants sont soit des journalistes de presse (Donovan prend clairement parti pour la révolution communiste en Amérique du sud), soit des scientifiques (normalement éclairés), soit des gens simples et modestes ne profitant pas vraiment de cet élan de productivité. Kenneth Johnson (créateur de Super Jaimie ou L'Incroyable Hulk) réalise sans vraiment s'en rendre compte un parallèle terrifiant entre les dérives de l'Amérique et le charme vénéneux de l'extrême droite. Eh oui, les envahisseurs sont souvent plus proches qu'on ne le croit.

Image :
Chez Warner, il n'y a très souvent rien à redire sur la qualité de l'image, tant les compressions sont faites sérieusement (même si parfois la copie n'en reste pas moins abîmée). Encore une fois donc, la qualité est au rendez-vous avec une image lumineuse à la définition parfaite. Seuls quelques petits effets de " fumée " viennent entacher l'ensemble, mais cela est vraiment très rare. En plus, nous n'avons plus à souffrir l'écran 4/3 comme lors de nos diffusions télé, le format a été rétabli, nous pouvons alors redécouvrir V en 1.85, ce qui en accentue l'aspect épique.


Son :
Rien de bien extraordinaire pour les pistes française et anglaise qui ne proposent que la stéréo d'époque légèrement nettoyée. Bien sûr, la VO est de meilleure qualité que la VF aux sons plus étouffés (enregistrement en studio oblige). Pour ceux qui espéraient un mixage 5.1 ou autre, nous rappellerons qu'il est souvent plus agréable de garder le cachet de l'époque.


Interactivité :
On ne retrouvera pas sur ce DVD double face de V de nombreux et rarissimes documents d'époque, ni de documentaires post-mortem, mais tout simplement les derniers documents restants. On débute donc avec un reportage sur le tournage de quelques scènes de ces "deux premiers épisodes". On y découvre une véritable passion en marche et surtout un Kenneth Johnson portant son projet à bras le corps, motivant ses troupes, tout comme Faye Grant dirige les rebelles. Un amour pour son projet resté intacte comme l'atteste le commentaire audio (sous-titré) où on le découvre aussi bien en pédagogue, expliquant la fabrication de la série de A à Z, qu'en analyste, soulignant le parallèle avec l'Allemagne nazie de 1939. On sent que le Monsieur avait envie d'y revenir.

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